Cette année, notre classe de Seconde a participé à un dispositif, « L’Olympia des écrivains », proposé par la DAAC ( La Direction académique des affaires culturelles) et le théâtre Olympia de Tours.
Nous avons d’abord étudié Les Orages de Sylvain Prudhomme. C’est un recueil de nouvelles qui a obtenu le prix Fémina en 2019. Puis, lors de séances de cours et d’ateliers menés au CDI, nous avons réalisé plusieurs travaux autour du livre lu et étudié : une interview, des récits inspirés par un livre de photographies auquel Sylvain Prudhomme avait collaboré, des adaptations de certains de ses textes en bande dessinée, des affiches… Deux groupes ont proposé des mises en voix de la première nouvelle du recueil.
Surtout, le mardi 6 février, nous avons eu la chance de rencontrer Sylvain Prudhomme, en présence de Mesdames Reboul et Martin, professeures documentalistes et de Mme Biaiscamano professeure de français. Nous avons échangé avec lui et lui avons montré nos travaux. Puis il a animé un atelier d’écriture autour de son dernier livre Photomatons ( L’usage éditions).
La consigne : faire tenir un court texte dans un cadre de 6 cm sur 4cm, comme une photo d’identité et écrire vite, comme un flash qui saisirait un instant…et dévoilerait son potentiel poétique.
16h12 un lundi je suis au milieu de ma chambre vide devant cette fenêtre que j’ai longtemps observée maintenant c’est ma pièce vide que je laisse au prochain enfant sous les cris et la pression je laisse cette chambre vide où il n’y aura plus de coups de mon père ni d’insultes seulement la liberté et le poids en moins d’une jeune fille prenant son indépendance pour faire décoller ce rêve de petite fille qui m’a donné envie de sauter le pas à 14 ans seulement le soulagement pour la première fois de RESPIRER
Vendredi 13 juillet 2051, avec mes deux enfants, maintenant c’est moi qui conduis, avant je me mettais toujours derrière, plus tard mes enfants seront devant.
Le soir même, notre classe s’est rendue au théâtre pour assister à une lecture à haute voix de certaines nouvelles des Orages. Sylvain Prudhomme était accompagné d’un ami musicien, un brillant joueur de oud, Fayçal Salhi.
Certains des textes lus étaient les mêmes que ceux que nous avions choisis, c’était émouvant. A la fin du spectacle, il a cité notre classe et dédicacé nos livres. Sylvain Prudhomme nous a également fait l’honneur d’emporter avec lui certains des textes que nous avions écrits.
Nous ne souhaitons qu’une chose : que d’autres élèves bénéficient de cette belle expérience !
Les élèves de 201
Extrait de l’interview de Sylvain Prudhomme menée par l’équipe de journalistes : Mattéo, Oscar, Guillaume, Mathis et Manoa
- Les épreuves de votre vie vous ont elles influencé pour ce recueil ?
En effet ma vie a influencé mon écriture, et je tenais à vous le dire, je suis particulièrement touché par le choix de la première nouvelle [ Des camarades ont proposé une mise en voix de cette nouvelle] car c’est une nouvelle autobiographique [ Il y est question d’un enfant entre la vie et la mort, pendant de longs jours à l’hôpital et du suspense horrible vécu par ses parents].
- Comment vivez vous les critiques de votre recueil ?
Quand il y a une critique positive on est forcément touché et heureux de cela et quand il y a des critiques négatives je me dis… ben, que l’ouvrage est assez connu pour se faire critiquer, alors c’est pas si mal !
- Quelle seraient les nouvelles dont vous êtes le plus fier ?
Sans hésitation, « Souvenirs de la lumière » et « Les Cendres »
- La plus difficile à écrire ?
La première nouvelle … C’est celle qui a été la plus dure à écrire.
Elle est autobiographique et raconte un moment douloureux de ma vie. Comme c’était très intime, j’ai tenu à inventer un narrateur, un personnage ; ça donne un effet de distanciation, ces personnages dont les voix et les récits s’imbriquent… Mais en fait, Elmann, c’est moi.
- D’où vous est venu le goût de l’écriture ?
Je dirais… Je crois que ce sont les rencontres, faites lors de mes voyages mais aussi pendant mon enfance [ Ses parents travaillaient à l’étranger et la famille a beaucoup « bougé », notamment en Afrique]. En fait j’ai toujours lu et toujours eu envie d’écrire. Puis j’ai fait des études de Lettres… [D’ailleurs S.Prudhomme y a fait la rencontre d’un de nos professeurs… mais ceci est une autre histoire…]. Puis j’aime voyager, je prends des notes, j’observe…
- Est ce que votre expérience en Afrique a influencé votre écriture ?
Bien sûr, c’est évident ! Mon expérience en Afrique m’a inspiré mais surtout j’ai eu envie d’écrire sur des peuples, des cultures qui ne sont pas tellement mis en avant.
- Quel est votre rythme d’écriture ?
Cela dépend de la nouvelle que j’écris : soit je peux écrire pendant plusieurs jours sans pause ou bien je peux mettre plusieurs mois à en écrire une. C’est vraiment irrégulier. Mais c’est bien, c’est une forme de liberté qu’on a dans ce métier !
- Justement, avez vous un autre métier à côté ? Si oui, lequel ?
Je suis devenu indépendant très récemment, grâce au prix Fémina, mais je ne fais pas qu’écrire , j’ai d’autres activités, comme les ateliers de lecture dans des lycées.
- Est ce que l’obtention d’un prix littéraire change-t-il un homme/ une vie ?
Oui, bien sûr ! ça m’a permis d’avoir plus de visibilité , les maisons d’éditions me font plus confiance ; le prix m’apporte des meilleures conditions pour vendre mes textes et une meilleure visibilité. C’est un avantage financier non négligeable pour un écrivain indépendant. Mais il faut continuer à travailler, trouver de nouvelles idées…
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